Au temps où vous étiez petits les enfants, ce fut une de vos fantaisies de vouloir imiter les oiseaux.
Tels des jouets mécaniques vous sautilliez de droite, à gauche, en avant, en arrière et vous criiez des « vroom... vroom... vroom... ».
Alors que vous virevoltiez sur vous- même, votre tête tournait et tournait et tournait....
Et vous rêviez de voler dans les nuées.
Qu'elles étaient sottes les grandes personnes qui se moquaient de vous en vous voyant lever les bras au ciel faisant mine de décoller et de planer dans l'air.
Savez- vous que les "objets volants" sont bien nombreux aujourd'hui car des hommes y ont appliqué la volonté et la patiente de leur esprit...
Des essais ont attiré l'attention du monde, des catastrophes l'ont ému mais jamais découragé.
Tout commença il y a bien trois mille et quelques centaines d'années déjà.
La Grèce naissante contait l'aventure d'un père et d'un fils, l'un nommé Dédale et l'autre Icare...
Dédale était un grand architecte grec, célèbre pour avoir, suivant la légende, construit le labyrinthe de Crête, un édifice dont l'intérieur était si compliqué que, si l'on y entrait, il était impossible d'en sortir.
Ainsi, Dédale et son fils y furent enfermés.
Ils cherchèrent à fuir leur exil, Cnossos, en Crète, et à retourner à Athènes, cité dont Dédale était originaire.
Ils voulaient également échapper à la vengeance de Minos, fils de Zeus et d'Europe, roi légendaire de Crète, qui poursuivait Dédale car ce dernier avait aidé Pasiphaé (la déesse Lune, fille d'Hélios et de Persé, épouse de Minos (roi de Crète) à s'accoupler avec un taureau tout blanc (ce qui donna naissance au Minotaure).
Et ainsi, ne pouvant emprunter ni la voie des mers, que Minos contrôlait, ni celle de la terre, Dédale eut l'idée, pour fuir la Crète, de fabriquer des ailes semblables à celles des oiseaux, confectionnées avec de la cire et des plumes.
Il mit en garde son fils, lui interdisant de s'approcher trop près de la mer, où il aurait pu s'abîmer, et du soleil, à cause de la chaleur.
Mais Icare, grisé par le vol, et « insouciant de jeunesse » oublia l'interdit et voulut profiter de l'occasion pour aller regarder le soleil d'un peu trop près.
La chaleur fit fondre la cire et ses ailes finirent par le trahir: le pauvre Icare mourut précipitant dans la mer qui porte maintenant son nom: la mer Icarienne.
Le père, volant bas, « sagesse oblige, » atteignit la côte italienne;
Qui sait depuis ces temps lointains combien de têtes ont caressé le rêve de Dédale, le visage tourné vers le ciel, et dont le regard est attiré par les splendeurs et par le mystère de l'univers sans fin?....
Mais laissons à présent la mythologie...
Voici passé six siècles qu'un moine anglais, Roger Bacon, amant des astres, et que réjouissait la vue de l'arc- en- ciel, prédisait une machine au milieu de laquelle un homme assis ferait mouvoir des ailes artificielles qui battrait l'air comme celle d'un oiseau.
Depuis, ce rêve passionna bien des esprits... jusqu'à ce qu'il devînt une réalité!
Ce fut à la fin de l'avant dernier XVIIIème sicècle, qui eut tant d'ambitions et tant d'audaces.
Et nous n'étions qu'au début croyez- moi les bébés.
A' la veille de la Révolution française, Blanchard passionna Paris et Versailles par l'invention d'une machine volante, et par la promesse: de « disputer à l'aigle le chemin des nues ».
On a célébré les frères Montgolfier, inventeurs du ballon qui avaient souvent rêvé au vol humain.
Ces évènements eurent lieu en novembre 1782.
Ainsi naissait l'aérostation.
De nombreux essais et expériences scientifiques furent effectués dans les années qui suivirent pour améliorer les performances de la montgolfière car les pilotes d'aérostats se mirent en tête de réaliser un nouveau rêve: traverser la Manche.
Voler par delà la mer, y pensez-vous les enfants?
Peu à peu le ballon dirigeable assura sa marche, et l'aéroplane disciplinait ses ailes.
Vous voyez bien qu'à force de vouloir des ailes, l'homme les a conquises.
L'avion sera ensuite créée en 1875 par Clément Ader pour désigner sa série d'appareils volants, puis brevetés par lui.
Mais Alberto Santos Dumont, un pionnier de l'aviation, Brésilien, construisit de nombreux ballons à bord desquels il vola et conçut le premier dirigeable pratique.
La démonstration de son puissant aéronef « Plus lourd que l'air» le 14 Bis, un avion bi- plan, eut lieu dans le parc de Bagatelle près de Paris, avec un vol public, homologuant par la même le premier record du monde d'aviation, le 23 octobre 1906.
Et j'avais donc bien raison de vous dire les enfants qu'elles étaient sottes les grandes personnes, quand elles se moquaient de votre geste d'envolée... qui fut celui du premier enfant à la vue d'un petit oiseau.
C'était un geste en avance, un geste précurseur.
Bravo les bébés, votre imagination parfois se concrétise.
Vous êtes, sans le savoir, de vrais génies de la nature.