Il y a des histoires qui commencent toujours, ou presque, par « Il était une fois…» où les personnages y sont toujours beaux et la fin se termine toujours bien.
Mais mon histoire à moi, ne commence pas comme... « Il était une fois », mais par... « Encore aujourd'hui »… il est d'usage, dans certain village, de fêter l’Épiphanie avec des danses folkloriques et un gâteau des rois...
… On tirait le gâteau des Rois même à la table de Louis XIV...
[Dans ses Mémoires, Françoise de Motteville écrit, à l’ année 1648, que: « Ce soir, la reine nous fit
l’ honneur de nous faire apporter un gâteau à Mme de Brégy, à ma sœur et à moi; nous le
séparâmes avec elle.
Nous bûmes à sa santé avec de l’ hypocras (boisson faite de vin sucré, de cannelle et de vanille) qu’ elle nous fit apporter. » Un autre passage des mêmes Mémoires atteste que, suivant un usage qui s’observe encore dans quelques provinces, on réservait pour la Vierge une part qu’ on distribuait ensuite aux pauvres.
« Pour divertir le roi, écrit Françoise de Motteville à l’ année 1649, la reine voulut séparer un gâteau et nous fit l’ honneur de nous y faire prendre part avec le roi et elle.]
En 1801, on a décidé que la date de l’épiphanie (qui signifie ‘apparition’) serait le 6 janvier.]
Sous l’ Ancien Régime, on appela cette tradition "le gâteau des rois" car on le donnait au même moment que sa redevance (comme les impôts) et il fallait en offrir un à son seigneur.
Une légende raconte que la fève serait née le jour ou Peau d’ Ane avait oublié sa bague dans un gâteau destiné au prince.
En fait, son utilisation remonte certainement au XIIIe siècle où l’ usage voulait que l’ on partage la galette en autant de parts que de convives, plus une.
Cette dernière, appelée « part du Bon Dieu », « part de la Vierge » ou « part du pauvre » était destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis.
[Le duc Louis II de Bourbon, voulant montrer quelle était la piété, faisait roi un enfant de huit ans, le plus pauvre que l’ on trouvât en toute la ville.
Il le revêtait d’ habits royaux, et lui donnait ses propres officiers pour le servir.
Le lendemain, le duc de Bourbon lui donnait communément quarante livres et tous les chevaliers de la cour chacun un franc, et les écuyers chacun un demi- franc.
La somme montait à près de cent francs que l’ on donnait au père et à la mère pour que leur enfant fût élevé à l’école.]
C’ est à ce moment là qu’ est venue la tradition de donner des gâteaux à ses amis et d’ organiser des danses qui ont origine rituelle, et étaient aussi, à la cour des Empereurs et des Rois, un divertissement.
Plus tard, la tradition de commémorer cette venue des rois mages, est toujours aussi vivace.
Des rires, des rencontres et bien plus encore, chacun a le droit de faire ce qu’ il veut.
C’ est une histoire qui entre dans la vraie vie et lui apporte sa fantaisie!
La grande fête se prépare bien en avance!...
Tous le village est en effervescence: c’ est l’ occasion pour tous, de vivre des moments mémorables,
Et pour les enfants, quelle joie, au sortir de la grande église tout embaumée d’ encens, ils rentraient à la maison, où un feu se réjouissait et dansait dans la cheminée.
Sur la table toute fleurie de roses pâles, enguirlandée de houx vert et de gui porte bonheur, la maman apportait la dinde toute dorée.
Ah! Il fallait voir de quel appétit les enfants lui faisaient honneur.
Pour cette fête là, les parents les gâtaient bien…
Une fois terminé le repas en famille, tout le voisinage se réunissait à minuit dans la grande place du village recouverte de neige.
Oh, que tous étaient gais et blanc! …
Aux carrefours des cordes tendues d’ un lampion à l’ autre supportaient des guirlandes, des luminaires…
Au- dessus du clocher de l'église, une grande flamme bordée d’ une lourde frange d’ or, fendait l'air froid et rejoignait le ciel tout étoilé…
Quelques vieilles dames, devant les portes, restaient seules, se réchauffant auprès d’ un brasier de circonstance, le menton, « Calmes », et les deux mains jointes sur le bâton.
Avec leur long fichu, leur jupe de futaine et leur grand bonnet blanc, nostalgique peut-être, ou sans penser et sans rien dire, adressaient de béats et mystiques sourires.
Les enfants, malgré la nuit avancée et la fatigue accumulée durant toute la journée, attendaient avec impatience le moment où le plus jeune d’ entre- eux glisserait sous la table et donnerait un nom chaque fois qu’ on lui demandera: "pour cette part là? ". L’ enjeu est d’ importance: la part contenant la fève désignera le roi! ...
Tous les villageois se réunissaient et se la partageaient… un petit enfant donna une tranche à sa mère, qui en la croquant y trouva la fève… tous en chœur s'écrièrent… « vive la reine » et la nommèrent la reine de la fève, parce que la fève s’était trouvée dans la part de la Vierge...
Et tous, ouvrirent les danses qui durèrent toute la nuit.
"Vous croyez les enfants que danser ce n'est pas pour vous?
Que le folklore c'est pour les vieux?
Alors vous ne connaissez pas "La Farandole"!
C'est une danse traditionnelle qui est née dans la nuit des temps lorsqu'elle incarnait encore une expression du sacré, un appel à l'Invisible.
La farandole est toute une musique flottante qui passe des oreilles aux cœurs alors que tous chantent en chœur.
Je vous la raconte même si à peine on ose croire qu’ elle existe encore...
À suivre…