Le sauvetage s’ opère avec grande fatigue.
Chacun s’ entraide.
Armés de courage et d’ effroi, ils se jettent en mer pour récupérer les infortunés.
Oh, mon Dieu, est- ce la folie qui gagne l’ un d’ eux qui s’écrie apeuré...
« j’ en vois deux, non trois, non j’ en vois six, des géants monstrueux, je vois luire leurs yeux »…
Et couvert d’ eau et de désespoir, il continue à lutter contre la furie des vagues et du vent qui éteint sa force....
il essaie un dernier cri, l’écume le suffoque, il s’ en va boire, et nager malheureux, au séjour ténébreux.
Triste fortune la sienne dans cette mer sans fond par une nuit sans lune.
Hélas, faut- il mourir sans connaître la vie se disent les pêcheurs s’ agrippant à l’ espérance et le regardant s’ abîmer...?
Les hommes à bout de force remontent sur leurs embarcations qui ne cessent de se débattre, ils rament tous sur l’ eau bouillonnante rythmant la danse frissonnante.
Les yeux aux dos de ces rameurs voient tournoyer comme une roue, un grand oiseau aux ailes fortes combattre contre l’ ouragan furieux.
Et quand le jour montre sa douce lumière, la désolation en toute son atrocité se lit sur le visage fatigué des rescapés.
Le cœur serré, ils doivent annoncer en un douloureux murmure la mauvaise nouvelle à la famille de leur compagnon de pêche, disparu dans le limbe de l’ océan en colère.
Nul n’ ose lire l’ horreur dans leur regard où l’ on voit encore les ondes noires se hérisser houleuses.
(A SUIVRE)...