Mais ses jours d’écolière ne furent toujours radieux comme au début de l‘année. Bien des fois Jeanne fut punie pour n’avoir accompli ses devoirs.

Ainsi fâcheux, très fâcheux fut l’épisode de quand, derrière son dos, elle se vit épingler un écriteau avec les mots écrits en gros caractères, “Je suis un âne“, et des oreilles d’ âne en carton bien plantées sur sa tête.

Quelle honte lorsqu’elle dut faire le tour de toutes les classes faisant savoir aux écoliers qu’elle n'avait pas bien étudié. Jamais elle n’oublia l‘humiliation subite.

Beaucoup rirent d‘elle à grand éclat et quelle joie pour ses petites adversaires, malignes, qui en profitèrent pour l’insulter toutes les fois qu‘elles la rencontraient dans la cour de l'école, caquetant… "petit âne, petit âne”…

Jeanne resta à jamais touchée par cette disgracieuse aventure qui dura bien des mois avant que les élèves oublièrent enfin l‘épisode.

Aujourd'hui elle sourit au souvenir qui n’est point pâli. Il s'est imprimé dans sa mémoire comme les gros caractères de l'écriteau qui lui fut accroché derrière son dos il y a tant d‘année déjà.

Mais c’était vrai, elle le reconnaissait maintenant, elle ne fut pas toujours bien sage. Ses bizarreries la rendaient unique et parfois bien insupportable. Comme quand elle fit la pipi dans le seau où la maîtresse trempait l’éponge pour laver le tableau noir. C’est parce que ce jour là, elle fut punie et gardée en retenue après la classe pour n‘avoir bien écouté la leçon d‘histoire. Il lui fallut écrire cinquante fois sur son cahier: “je ne dois pas me montrer distraite”. Une punition qui l’ empêcha d’aller jouer dans le préau * avec ses petites amies.

Restée seule en classe, se fut là son ingénue revanche…