Désolation di Jeannine Gérard (Natura)

~ * ~

Une tornade de sanglots
gronde dans ma poitrine

et m'escorte
tout le long du trajet.

Pierre à pierre,
le silence.

Les arbres, orgueilleux,
parés pour mourir,

quittent leur demeure

et rentrent dans le couvent
austère et froid de l'hiver

où toute vie semble éteinte.

La terre meurt
et l’océan se console.

La parole est étrangère
à cette nature désolée.

Je me tais avec elle.

Seul alizé hurle aliéné
sous le ciel lourd de pluie.

Déchaîné,
il emporte les feuilles sanglantes
dans ses fous tourbillons.

De son morne regard,
le soleil parcourt le pays sage...

Il s’immole à l’ombre d’un nuage,
par désespoir.

L’hiver s’est abattu
sur toute la floraison.

Brusquement…

les sillons de foudre
jaillissent de l’horizon

et le rideau de pins
qui longent le sentier,

m'apparait courbé
sous la violence
de la respiration des cieux.

L'orage monte...

et d'instant en instant,
le roulement du tonnerre

se fait plus violent.

Quelques gouttes de pluie
commencent à tomber

épaisses,
lourdes comme des larmes.

Entre le ciel gris de fer
et la terre cendré,

se maçonne la mélancolie
d'une brume sans fond.

Sous la pluie agitée,
une grive s'envole.

Avec force,
je reviens sur mes pas

et vais…

Sous le frimas,
tel une couverture mouillée

le soleil
entrouvre d’un rayon blanc

mes larmes muettes.

Ce spectacle irréel
presque angoissant,

coupe le souffle!

Des mots se cherchent
dans ma bouche

désespérément!

Nul mot!

Cette désolation
creuse en moi

un abîme béant.
.
- - - - - - - -
.
Traduction
...

Desolazione
.
Un tornado di singhiozzi
tuona nel mio petto

e mi scorta
lungo tutto il tragitto.

Pietra dopo pietra,
il silenzio.

Gli alberi, orgogliosi,
parati per morire,

lasciano la loro dimora

e entrano nel convento
austero e freddo dell'inverno

dove ogni vita sembra spenta.

La terra muore
e l'oceano si consola.

La parola sembra estranea
a questa natura desolata.

Taccio con lei.

Solo aliseo urla alienato
sotto il cielo denso di pioggia.

Scatenato,
porta le foglie funestate
nei suoi folli vortici.

Lo sguardo cupo,
il sole percorre il paesaggio scolorito...

si immola
all'ombra di una nuvola,
per disperazione.

L'inverno si è abbattuto
su tutta la campagna.

Improvvisamente...

una scia di fulmini
erompono dall'orizzonte

e la cortina dei pini
che costeggiano il sentiero,

mi appare curvata
sotto la violenta respirazione
del cielo.

Il temporale cresce...

e di istante in istante,
il brontolio del tuono

diventa più violento.

Gocce di pioggia
cominciano a cadere

spesse,
greve come lacrime.

Fra il cielo plumbeo
e la terra color cenere,

s’infiltra la malinconia
della nebbia senza fondo.

Sotto la pioggia agitata,
un tordo vola via.

Con forza,
ritorno sui miei passi

e vado...

Sotto la bruma,
simile ad una coperta bagnata

il sole
scorge d’un pallido raggio

le mie lacrime mute.

Questo spettacolo irreale
quasi angoscioso,

mozza il respiro!

Le parole si cercano
nella mia bocca

disperatamente!

Nessuna parola!

Questa desolazione
scava in me

un abisso profondo.

~ * ~

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L'edera

Désolation