Les caprices du temps di Jeannine Gérard (Natura)

~ * ~

Plus que jamais,
le sentiment du néant
m'engloutit

et pour alléger mon cœur
marqué de cicatrices
indélébiles,

un bol d'air
me fera du bien!

Il me faut fuir
de la lugubre monotonie
des journées sans but
et de mes nuits sans sommeil.

M’échapper de ce canapé
où je passe le plus clair
de mon temps

perdue
dans mon univers.

La journée est superbe.

Le ciel déploie à l'infini
sa voûte bleue

parsemée
de nuages blancs.

Je sors
et respire à pleins poumons

l'air embaumé,
attiédi par le soleil automnal.

Je lève les yeux
pour admirer le Vésuve
qui se dresse au- dessus de moi
écrasant tout ce qu'il domine.

Sa sauvage grandeur,
son calme illusoire,

rendent encore plus aimable
la vallée verdoyante
étendue à ses pieds.

Je ne compte pas aller
jusqu'à lui aujourd'hui.

je ne suis pas en état
de me lancer
dans une telle équipée.

En nage,
après une marche rapide,

je m'assois sur un rocher
contemplant le panorama
déployé devant moi.

À perte de vue,
Naples

et ses séduisantes
îles...

Capri, Ischia.

Les yeux mi- clos,
dans la profonde quiétude,

je me crois transportée
dans un monde meilleur.

Le silence absolu
n'est rompu

que par les doux chuchotis
de la nature

et le gazouillis
des oiseaux.

Avec un soupir
d’ennui,

je chasse une mouche
sur ma joue.

Apaisée
par la sérénité du lieu,

et par la tiédeur du soleil
sur mon visage

peu à peu,

je me laisse gagner
par la torpeur.

Réveillée en sursaut
par de grosses gouttes de pluie
s'écrasant sur mon visage,

je découvre avec stupeur
que le ciel s'assombrit
de minute en minute.

Des nuages menaçants
s'amoncèlent derrière la crête
de la Montagne.

Je ramasse
pêle- mêle mes pensées

et pars en courant

exposée de plein fouet
à la pluie et au vent.

Puis,
tout change!

Une étrange lumière blanche
irradie le ciel plombé

en faisant miroiter
les nuages.

La pluie s’arrête
aussi soudainement
que l’orage.

Un morceau de ciel bleu
au- dessus de moi
s’élargit.

Après que le redoux
se soit installé,

je pense aux éléments hostiles
de la nature

qui malgré la frayeur
qu’ils inculquent,

ne cessent de m’extasier
et de m’extraire,

de gré,

du gouffre de mon désespoir
et de mes obsessions morbides.

Dans cet éloignement
de tous les bruits
de la civilisation,

l’oubli!

Ah!
les caprices du temps!

Comme si le printemps
était revenu

avec ses chants d’oiseaux
et ses parfums
de fleurs nouvelles.
.
- - - - - - - - -
.

Traduction.
.

I capricci del tempo

.

Più che mai,
il sentimento del nulla
m’inghiottisce

e per alleggerire
il mio cuore

segnato da cicatrice
indelebili,

una boccata d'aria
mi farà bene!

Prima di ogni cosa,

mi occorre fuggire
dalla lugubre monotonia
delle mie giornate senza meta

e delle mie notti
senza sonno.

Scappare da questo divano
dove passo il più chiaro
del mio tempo

persa
nel mio universo.

La giornata è splendida.

Il cielo spiega all'infinito
la sua volta blu
cosparsa di nuvole bianche.

Esco...

e respiro a pien polmoni
l'aria profumata
intiepidita dal sole autunnale.

Sollevo gli occhi
per ammirare il Vesuvio
che si drizza sopra di me

annientando tutto ciò
che domina.

La sua indocile grandeur
e la sua calma illusoria,

rendono ancora più gradevole
la valle verdeggiante
distesa ai suoi piedi.

Non intendo andare
fino a lui oggi.

Non sono in grado
di lanciarmi
in una tale impresa.

In un mare di sudore,
dopo una marcia veloce,

mi siedo su una roccia
contemplando il panorama
spiegato davanti a me.

A perdita d'occhio,
Napoli

e le sue incantevole
isole…

Capri, Ischia.

Gli occhi socchiusi,
nella profonda quiete,

mi credo trasportata
in un mondo migliore.

Il silenzio assoluto
è rotto

dal solo bisbiglio
della natura

e dal cinguettio
degli uccelli.

Con un gemito
di fastidio,

caccio una mosca
sulla mia guancia.

Acquietata
dalla serenità del luogo

e dal tepore del sole
sul mio viso

poco a poco,
mi lascio avvincere
dal torpore.

Svegliata di soprassalto
da grosse gocce di pioggia
che piombano sul mio volto,

scopro con stupore,
che il cielo s’adombra
di minuto in minuto.

Nuvole minacciose
si accumulano dietro la cresta
della Montagna.

Raccolgo
alla rinfusa i miei pensieri

e corro veloce

flagellata in pieno
dalla pioggia e dal vento.

Poi,
tutto cambio!

Una strana luce bianca
irraggia il cielo plumbeo

facendo scintillare
le nuvole.

Improvvisamente
la pioggia si ferma
quanto il temporale.

Un pezzo di cielo blu
sopra di me
si amplia.

Dopo che il redoux
si sia installato,

penso agli elementi ostili
della natura

che, malgrado lo spavento
che inculcano,

non smettono mai di estasiarmi
e di estrarmi,

di buon grado,

dal baratro della disperazione
e dalle mie ossessioni
morbose.

In quest’allontanamento
da tutti i rumori
della civilizzazione

l’oblio!

Ah!
i capricci del tempo!

Come se la primavera
fosse riapparsa

con i suoi canti d’uccelli
e i suoi profumi
di fiori novelle.

~ * ~

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L'edera

Les caprices du temps