Sourde- muette! di Jeannine Gérard (Riflessioni)

* * *
Trop tard!
Il est déjà bientôt...

Ô temps!
animal indomptable,

que fais- tu de mes jours
que tu engloutis

et de mes nuits de glace
et de neiges cruelles?

Ô, moi triste,

qui roulant
sur des linceuls de soupirs

je me meurs toute seule.

Et que dire à cette aurore
qui, de sa lueur me frôle

et mes yeux la voyant
y vont fuyant?

Oh! mon cœur
tais- toi, tais- toi!

Et la douleur m'apparaît
sous un aspect terrible.

Elle creuse en moi
de profonds abîmes

où s'engloutissent
de vaines espérances.

Soit sourde, soit muette,

la douleur est simplement
sourde- muette...

Sourde,
parce qu'elle n'écoute qu'elle- même.

Muette,
parce qu'il n'y a pas de mots
qui peuvent la décrire.

Elle trébuche dans les barrières
de la vie quotidienne

et n'a pas le même barycentre
pour tous.

Mais qui sait...

si en vivant
comme beaucoup,,

en anesthésie totale
ou même partielle,

une partie de mon cœur
ne devienne moins douloureuse

ainsi de l'empêcher
de se briser.

Désormais,
les années toujours blessent.

D'un indicible pas
elles me poursuivent, me ratrappent,

et palpitante d'effroi,
éplorée,

encore une me dis- je,
encore une!

Mais à quoi sert- il de les compter
s'il est déjà bientôt

et sourde- muette,
la douleur augmente.
.
- - - - -
.

Sordo- muto!
.

Troppo tardi!
È già fra poco...

Oh tempo!
animale indomabile,

cosa fai
dei miei giorni che inghiottici

e delle mie notti di ghiaccio
e di neve crudele?

Oh, me triste,

che rotolando
su lenzuola di sospiri

me ne muoio tutta sola.

Che dire a questa aurora
chi, del suo bagliore mi sfiora

e i miei occhi vedendola,
la vanno fuggendo?

Oh!
cuore mio,
taci, taci!

E il dolore mi appare
sotto un aspetto terribile.

Scava in me
profonde crepe

dove s'inabissano
vane speranze.

Sia sordo, sia muto,

il dolore è semplicemente
sordo- muto.

Sordo,
perché ascolta solo se stesso.

Muto,
perché non ci sono parole
che possono descriverlo.

Inciampa nelle barriere
della vita quotidiana

e non ha lo stesso baricentro
per tutti.

Ma chi sa...
se vivendo come tanti,

in anestesia totale
o perlomeno parziale,

una parte del mio cuore
non diventa meno dolorosa

così da impedirgli
di spezzarsi.

Oramai,
gli anni sempre feriscono.

Di un indicibile passo
mi rincorrono, mi raggiungono

e palpitante di terrore,
afflitta,

un altro mi dico,
un altro!

Ma a che serve contarli
se è già fra poco

e sordo- muto
il dolore aumenta.

* * *

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L'edera

Sourde- muette!