Sa mère travaillait du matin au soir alors que Jeanne grandissait seule, en compagnie de son petit frère…
Elle continuait ses études et fréquentait aussi la paroisse de l'Abbé de la Pomerey qui se trouvait à cinq ou six kilomètres de chez-elle.
Elle s'y aventurait toujours à pieds n'ayant aucun moyen pour y arriver.
Elle aimait s’y réfugier pour jouer dans le préau avec ses petits camarades et y servir la messe que l’Abbé célébrait tous les dimanches.
Elle aimait aussi faire les excursions avec le groupe des boy-scout de son âge et des plus grands même, afin que l'on s'occupa d'elle.
Le groupe était dirigé par un curé de campagne dont elle ne se souvient pas le nom, où elle ne veut pas s’en souvenir peut-être… Il organisait bien souvent des randonnées journalières ou hebdomadaires dans des lieux merveilleux…
Et c’est sur le Pilon du Roi qu'eut lieu l'excursion...
(Ce site se trouve sur le massif de l'Étoile, un site qui offre un grand espace de nature aux portes de Marseille. Ses crêtes, balayées par les vents, offrent de belles vues. Une seule route le traverse, de Mimet au nord à Logis-neuf (commune d'Allauch) au sud. Cette route permet seulement l'accès: depuis Mimet jusqu'au col Sainte-Anne (altitude 589 mètres), sur la ligne de crête, entre le Pilon du Roi (alt. 710 m.) et le Baou Traouqua (alt. 740 m.) depuis Marseille jusqu'au lieu-dit Lou Limas (alt. 332 m.), d'où partent plusieurs sentiers. Quelques anciens chemins d'exploitation quadrillent l'ensemble du massif. Ces voies larges et peu pentues sont facilement accessibles aux promeneurs. Certaines conduisent jusqu'au sommet de Grande Étoile :) ...
Ce fut une des plus belles sorties que Jeanne n’eût jamais faites, la randonnée dura des heures car le chemin qui portait sur le Pilon était long mais agréable à faire en allégresse. "Cependant, une ombre vint obscurcir son enthousiasme et sa joie primitive". La journée devint insupportable, elle ne voyait l’heure de retourner chez-elle. Elle ne comprit tout de suite ce qui lui arriva, mais elle eut une grande peur lorsque le curé la fit enjamber un mur d’enceinte où s’y trouvait au delà, une nappe d’eau fangeuse. Elle y tomba tout droit dedans et s'aspergea toute entière… Ses cheveux, ses habits, le tout dégoulinait d’eau sale.
Le "malheureux" pour ne pas dire un autre parole, s’empressa de la dénuder pour "soi-disant" la sécher avec sa serviette, c’est alors qu’il commença à la toucher, libidineux, là où elle n’aurait jamais voulu qu’il l’effleure.
Affolée… Elle comprit très vite que ce toucher n’était pas un toucher familier.
La “fripouille” voulait abuser d’elle… sa respiration était saccadée, ses mains devenaient de plus en plus frivoles, il commençait à transpirer... Jeanne, toute petite qu'elle fût, comprit ses mauvaises intentions, car bien des fois sa mère l’avait mise en garde sur les attentions trop manigancées des étrangers, y compris celles des prêtres.
Mais, lui, ce curé, elle le connaissait depuis sa naissance, elle n’aurait jamais cru qu’il perdit la raison au point de risquer sa réputation.
À ses cris, tous accoururent ainsi que les deux jeunes duègnes qui leur faisaient de guide et les accompagnaient toujours dans leurs randonnées. Ainsi Jeanne fut sauvée mais tous crurent qu’elle cria parce qu’elle était tombée dans l’eau et non pour les mauvaises intentions du curé qu’elle se réserva de tenir en secret jusqu'à ce qu'elle retourna chez-elle…
Elle était bouleversée, ses habits moitié séchés, elle s’habilla en vitesse et c’est le soir, en rentrant au foyer, qu’elle raconta la mésaventure à sa mère qui, ahurie, stupéfaite de l'ignominie de cet homme de Dieu, n’en crut pas ses oreilles.
Mais avant de prendre une décision et d’ énergiques mesures, elle attendit d’avoir des preuves significatives. Et c’est quand le bon curé revint chez-elle, (car il fréquentait très, trop souvent la maison de ses petits paroissiens) la mère de Jeanne le fit s’accommoder comme d’habitude, elle lui offrit un café, à contre cœur j'imagine, et attentive, elle scruta chacun de ses gestes sans qu'elle ne s'en laissa échapper les nuances. C’est ainsi qu’avec un prétexte banal, le curé fit asseoir Jeanne sur ses genoux comme il le faisait d'ordinaire, et c’est là, que sa mère s’aperçut qu'il était licencieux.
Les mouvements à peine perceptibles, la pression qu’il faisait sur sa fille, étaient libidineux, il n'y avait aucun doute. Comment ne s‘en était-elle aperçue avant, … elle en fut indignée envers elle d'abord et envers ce curé qui abusa de sa confiance.
Elle ne dit rien.
Elle attendit qu'il laissa sa demeure et alla, céans, se plaindre auprès des autorités de la paroisse le dénonçant pour avoir molesté impudemment sa petite fille.
Encore plus amère fut sa surprise lorsqu’elle sut que les supérieurs de la paroisse étaient au courant du comportement lascif de ce curé de campagne, tant est, qu’après plusieurs jérémiades, la curie diocésaine l’avait excommunié de toutes ses fonctions. Il ne pouvait ni célébrer la messe et ni faire la confession.
Mais alors, pourquoi confier des enfants à une racaille pareille?
Depuis ce jour, Jeanne ne fit plus du boy-scout jusqu’à ce que ce prêtre ne fut exilé de la paroisse pour un abus accompli en pleine règle sur une enfant du même âge que Jeanne...
Comment l'église, la Curie même, avait-elle pu permettre que cela arriva...
Mais Jeanne continua à fréquenter la paroisse, sous sévère surveillance, à servir la messe avec l‘Abbé de la Pomeray qui était lui, un Saint. Un vrai Saint de l'église (…)