Dans un pays de l’ Iran, accrochés à d'austères montagnes, un petit village, un torrent glacé et une forêt de hêtres et de bouleaux.
Au delà des champs et des prés où paissent des vaches et des moutons, vivait une enfant, au nom d’ une petite fleur.
Elle n’ avait pas de joie.
Elle était aimable et jolie et si elle eût été soignée, propre, heureuse comme vous autres mes chers enfants qui me lisez. (Elle ne savait pas lire, elle ne savait rien et c’ est tout au plus si elle savait parler assez pour demander le nécessaire).
À dix ans, elle fut conduite à la ville en apprentissage auprès d'un homme sans morale, arrogant et détestable.
Il ne savait que la frapper le monstre.
Mais que pouvait- elle devant un personnage aussi puissant.
Elle baissait la tête. C’était son maître!
Et avec lui, elle ne vécut que de misère et de morbides pensées.
Trois ans durant, elle dut subir toutes les vexations de cet être misérable et coléreux, et supporter ses assauts dès qu’ il était seul avec elle.
C'était à chaque fois la même histoire.
Il la profanait et en guise de cadeaux, il lui offrait quelques gourmandises et dès l'aube, elle était déjà au travail.
La fillette souffrait pour ne pouvoir se rebeller.
Elle aurait voulu se confier à sa mère qu'elle ne voyait plus déjà depuis des années désormais.
Les enfants dorment partout. Pourtant, cette petite fleur ne dormait guère, elle était malingre et souvent fiévreuse, et rêvait plutôt qu’ elle ne se reposait l’ esprit durant le sommeil.
Elle songeait aux mauvais esprits tant et si bien, qu’ elle s’ imaginait entendre une voix grêle et fâchée qui lui disait à plusieurs reprises: « va t- en, échappe- toi de ce lieu maudit et de cet homme brutal»...
D’ abord tremblante et la gorge serrée, elle ne songeait pas à répondre mais la voix s’adoucissait et semblait lui murmurer d’ un ton maternel et caressant… " Va- t-en, va- t-en! Va ma fleur, va!" Reprenait la voix plus radoucie et insistante.
Mais finalement, à treize- ans, la gamine revint dans son village natal, bien heureuse de s’être libérée de cet homme autoritaire et arrogant.
Mais sa famille avait déjà décidé de la donner en mariage à un jeune homme de vingt- ans en échange de quelques pièces de bétail, d'un tout petit bout de terre ainsi que plusieurs tapis.
La jeune enfant croyait à des génies protecteurs, qui peut-être voudraient bien que cet homme auquel elle allait s’ unir, la rendrait heureuse pour toute une vie.
Sa pensée s'envola dans des rêveries enfantines... et finalement, le verbe aimer vint l’effleurer.
Quand le jeune garçon la vit, il ressentit sa première émotion d'homme.
Il n'avait jamais eu la moindre expérience avec une femme parce qu’ il n'avait jamais été à la ville et parce qu'il n'avait jamais eu un sou vaillant en poche pour aller s’ amuser.
Certes, des jeunes filles ils n’ en manquaient pas au village, mais elles n’ avaient pas de dot, ou encore, il les trouvait trop laides.
Ainsi, le mariage de la jeune enfant eut lieu peu de temps après son retour de l’ enfer.
« Mais savait- elle qu’ elle allait y retomber encore?»
Les villageois avaient revêtu leurs plus beaux atours.
Dès la tombée de la nuit, la fête commença et la jeune fleur laissa les mauvais souvenirs pour faire place seulement à ceux qui lui caressaient le cœur.
A SUIVRE…..